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Nous avons tous autour de nous des relations toxiques, directes ou indirectes. Directes dans le sens où leur toxicité est évidente. C'est à dire que vous savez que ces personnes vous tirent vers le bas, que cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Cette publication ne parlera pas de ces relations, desquelles je vous conseille bien évidemment de vous éloigner. En revanche dans cette publication nous parlerons de ces personnes qui vous sont toxiques sans même que vous ne vous en rendiez compte.
Cependant, avant les personnes il y a d’abord le milieu social dans lequel nous évoluons. En effet, les personnes que vous rencontrerez dans les prémices de votre vie dépendront en premier lieu du milieu social qui vous aura vu naître. Ce même milieu social peut être aussi toxique que les relations dont nous allons parler plus en avant dans cette publication. Avant de parler des relations toxiques, permettez moi de dire quelques mots sur la manière dont votre milieu social exerce une pression sur vous.
Les paradigmes sociaux et leur influences néfastes
En fonction de votre milieu d’origine, vous serez systématiquement confronté.e à ses paradigmes sociaux. Quelles qu’elles soient, votre milieu social vous impose des règles, des modes de conduite. Certains les assimilent sans même s’en rendre compte, d’autres les acceptent, d’autres enfin les combattent. Peu importe dans quelle catégorie vous vous situez, l’essentiel c’est que vous vous sentiez en paix vous-même. Il n’y a pas de mauvaise situation, chacun est libre. Cependant, si vous faites parti.e de cette dernière catégorie, celle qui se bat contre ces forces, alors soyez prêt.e à faire face à toutes sortes de pressions qui tenteront de vous persuader de rentrer dans le moule.
Pierre Bourdieu, grand sociologue français, parle d’effet de lieu. En gros, l’effet de lieu c’est l’idée que nos comportements, notre manière de penser et d’être, sont conditionnés par l’endroit où nous naissons. En d’autres termes, si vous avez grandit dans la cité du moulin neuf à Chambly vous n’aurez pas la même manière de voir la vie, pas les mêmes chances que si vous déambuliez sur les trottoirs de Neuilly-Sur-Seine.
Oui, mais…
La première fois que j’ai entendu parler de ce concept, j’étais hors de moi. Ça a même été un sujet de discorde pendant toute l’année avec la professeure de sociologie, tant et si bien que je détestais cette matière. Avec le recul et l’expérience de Donnons-Nous Les Moyens, je me rends compte que les exemples qui lui donnent raison sont trop nombreux.
Pourtant, je reste convaincu qu’il est possible de briser ces paradigmes. D’abord parce que l’accès à l’information et à la formation est bien plus libéré qu’avant. Ensuite parce que nous avons la possibilité de voyager et de nous expatrier bien plus facilement que c’était le cas à l’époque. Alors concrètement, si vous estimez que l’endroit dans lequel vous vous trouvez vous empêche de vous épanouir, il ne tient qu’à vous d’en changer. Je l’ai fait, d’autres l’ont fait. Je ne dis pas que c’est facile, je dis que c’est possible pour qui s’en donne les moyens. En effet, même s’il est très difficile de sortir de sa zone de confort, pour de très nombreuses raisons, c’est possible. Maintenant que le paradigme social a été abordé, et évincé (je l’espère), venons-en à l’intérêt premier de cette publication : les relations toxiques.
Les différents types de relations toxiques ?
À ce propos, je distinguerais deux types de relations toxiques. Il y a celles qui sont toxiques en pensant bien faire avec sincérité, voire même avec amour, et il y a celles qui sont toxiques… tout court.
L’inéluctable aspect délétère de l’amour
Quand j’ai crée ma société, bon nombre de mes proches, y compris les plus intimes, ont tenté de m’en dissuader. Dans le milieu social duquel je viens, c’est très rare de trouver des entrepreneurs. Il y a en effet peu de chance pour que vous croisiez Steve Jobs au Super U de Chambly. Alors tout de suite, à la simple évocation de cette idée saugrenue, les mains se sont levées en même temps que les holas et que les tentatives de dissuasion.
Imaginez les réactions lorsque j’ai annoncé que je partais m’installer au Mexique… le pays le plus meurtrier après la Syrie. Comment pourrais-je en vouloir à mes proches de s’être fait du souci ? C’est normal et c’est humain. L’inconnu fait peur et on se fait un sang d’encre pour les gens qu’on aime.
Avec les années cela dit, il faut reconnaître que ces mêmes personnes ont maintenant plutôt tendance à m’encourager qu’à me retenir. À titre de comparaison et aussi paradoxal que ça puisse paraître, les tentatives de persuasion étaient plus véhémentes lorsque j’ai crée ma société que lorsque je suis parti au Mexique.
La dangerosité des « vraies » relations toxiques
Lorsque vous tentez de sortir de votre zone de confort, parmi les difficultés notoires que vous rencontrerez se trouvent les relations toxiques. Les vraies. Celles que vous ne suspecteriez pour rien au monde. Celles qui émanent de vos amis, parfois très proches, voire même de votre famille. Ces relations sont les plus dangereuses.
Vous avez ce genre d’ami, forcément, qui vous propose toujours des plans. Le genre de plan, trop beau pour être vrai. Ce genre d’ami à qui vous avez rendu tellement de service que vous avez arrêté de les compter. Ce type que vous avez aidé, avec autant d’enthousiasme qu’il vous était possible d’avoir. Ce même gars qui, en retour, ne vous a rendu que des problèmes. Parfois, et c’est encore plus moche, cette même personne peut vous reprocher votre réussite, être envieux, jaloux, et vous mettre des bâtons dans les roues.
« À cause des potes j’ai failli finir comme un délinquant minable. »
Youssoupha
Et bien cette personne, pour autant que vous l’appréciez, que vous l’aimez, cessez purement et simplement de la fréquenter. Je ne suis pas en train de vous dire qu’il faille lui tourner le dos indéfiniment. Simplement qu’en restant à ses côtés vous subissez son influence négative. Vous savez par expérience que ça n’apporte rien de bon. C’est difficile et ça peut faire mal mais, croyez-moi, c’est pour votre bien à tous les deux.
Que faire face à une relation toxique ?
À en juger les 250 milles réponses à cette question sur Google, il semblerait que nous sommes nombreux à nous poser cette question. Et pour cause, les relations toxiques sont beaucoup plus sournoises et nombreuses que nous le pensons. C’est une bonne chose que les gens s’en rendent compte et, comme je le disais à l’instant, il faut cesser de fréquenter ces relations. Sans haine, ni violence, bien sûr.
En effet, en arrêtant de trainer avec ce type de personnes, vous vous épargnerez l’influence négative qu’elles pourraient avoir sur vous. Et même si cette négativité n’est pas consciente, même si la personne ne le fait pas exprès, les faits sont là pour corroborer votre décision. Pour aller de l’avant, vous devez prendre vos distances. C’est essentiel.
En prenant vos distances, vous aurez plus d’espace pour vous et pour vos projets. Vous aurez également plus de place dans votre emploi du temps pour rencontrer d’autres personnes. Je vous recommande d’en profiter pour rencontrer des personnes qui vous inspirent. Si vous avez décidé d’être entrepreneur par exemple, rencontrez d’autres entrepreneurs. Si vous souhaitez plutôt être artiste peintre, allez à la rencontre d’autres artistes. Les occasions ne manquent jamais de s’inspirer des autres. Si vous ne pouvez pas tout de suite aller à la rencontre de ces personnes, rien ne vous empêche de lire des livres ou revues sur le sujet qui vous intéresse. Avec internet, nous avons maintenant un accès à une multitude d’informations et nous pouvons entrer en contact avec presque n’importe qui, profitez-en.
D’ailleurs, pour ceux parmi vous qui souhaiteraient devenir blogueur ou blogueuse, je serais ravi de répondre aux questions que vous pourriez vous poser. Et puis, qui sait, en vous inspirant d’autres personnes et en découvrant d’autres horizons, peut-être pourriez-vous à votre tour inspirer vos relations… y compris celles qui vous étaient toxiques !
Amitiés,
Romain
Sources :
Mauger Gérard, « Effets de lieux », Savoir/Agir, 2016/3 (N° 37), p. 101-106. DOI : 10.3917/sava.037.0101